La lumière est la seule source d’information que nous pouvons obtenir des étoiles lointaines, même pour celles qui sont les plus proches de notre Soleil. Malgré cette limitation, il est néanmoins possible de savoir si ces étoiles possèdent un champ magnétique à grande échelle, comme par exemple celui provoquant des taches à la surface de notre Soleil ou les magnifiques structures coronales visibles lors des éclipses solaires. Pour y parvenir, la première étape consiste à disperser la lumière de l’étoile avec un spectrographe pour former un spectre – comme les gouttes de pluie le font avec la lumière du soleil pour générer des arcs-en-ciel. La deuxième étape consiste à rechercher la polarisation de la lumière stellaire, c’est-à-dire la façon dont cette lumière vibre. En regardant la polarisation de la lumière stellaire – en particulier dans les régions sombres et étroites du spectre appelées raies spectrales – on peut déduire non seulement l’intensité du champ magnétique à la surface de l’étoile, mais aussi son orientation par rapport à la ligne de vue. C’est l’effet Zeeman, découvert par le prix Nobel Pieter Zeeman en 1896.